Cultures numériques
dans l’enseignement

2. Des outils pour écrire et collaborer


2.3.1 Ecrire à plusieurs avec Etherpad

Un Pad est un éditeur de texte collaboratif collaboratif en ligne, basé sur le logiciel libre Etherpad. Plusieurs serveurs pédagogiques hébergent l’application Etherpad et permettent de se créer gratuitement des Pad publics. Certains d’entre eux offrent aux enseignants la possibilité de créer -sur demande- un compte d’administrateur qui permet de gérer et protéger des Pads par des mots de passe.

 

Un Pad peut théoriquement compter jusqu’à 16 utilisateurs : ce traitement de texte en ligne devient accessible simultanément et affiche les contributions de chacun de manière synchrone. Un outil de communication fonctionne également sur le modèle du « chat » et de la conversation qui permet de réguler la distribution des tâches entre scripteurs. Chaque Pad dispose d’une adresse web publique et toute personne qui s’y connecte peut y contribuer.

framapad

Intérêt pédagogique

Que ce soit en situation de collecte d’information, lors de l’écriture d’un récit de fiction ou d’un argumentaire, le Pad est un document intermédiaire, un « brouillon » d’étape qui va favoriser le travail collaboratif et qui permet le retour sur l’activité, l’échange.

Par exemple en histoire des arts, l’enjeu de l’écriture collaborative est de favoriser le travail d’appropriation de documents écrits ou iconographiques. La confrontation des points de vue va permettre aux élèves d’apprendre à décrire, expliquer, analyser une oeuvre et à la situer dans son contexte. Toutefois il faut garder à l’esprit que l’outil numérique ne « motive » pas en soi les élèves : « c’est le fait de voir de l’intérêt à ce qu’ils font qui les motive et qui les amène à travailler » comme l’écrivent les auteurs d’un scénario pédagogique remarquable mené dans l’académie de Grenoble.

Le rôle de l’enseignant est également transformé dans ce type de situation d’apprentissage : l’enseignant doit accepter l’erreur et les tâtonnements comme composante du travail des élèves. Comme l’écrit Jean Michel Le Baut, enseignant de lettres et éditorialiste au Café pédagogique, « cela implique que l’enseignant accepte d’entrer dans une nouvelle posture, ose l’« effacement attentif », devienne pour l’élève-scripteur un « ami critique », qui « commente » plutôt qu’il ne « corrige ». Cela invite à reconstruire une évaluation qui mette en place une dynamique de progrès pour chacun et pour tous… »