Cultures numériques
dans l’enseignement

2. Des outils pour écrire et collaborer


2.6.2 Scoop.it à l’école (for no-stupid uses)

Aides à la mise en œuvre

Nous signalons tout d’abord deux sources qui nous paraissent incontournables. Attention, il s’agit de deux diaporamas qui comportent chacun une soixantaine de diapos. Celui de l’URFIST de Bretagne-pays de Loire (maj en mars 2014) : et celui de Gilles Lepage (maj en septembre 2012) .
Une manière plus rapide d’aborder la question est également disponible ici (maj mai 2014) :

Nous allons aborder (rapidement) la question de la mise en œuvre en distinguant 3 strates du travail de l’enseignant, comme le fait Sensevy (2011).

Faire jouer le jeu :

D’après le guide de la curation :  , on distingue généralement 5 phases : 1/ Définir, identifier ; 2/ Agréger, filtrer, vérifier ; 3/ Editorialiser, publier ; 4/ Partager, diffuser  et 5/ Gérer, suivre, améliorer. Le professeur peut donc demander individuellement ou collectivement aux élèves de mener l’ensemble de ces étapes pendant un temps déterminé (un mois par exemple) pour documenter un sujet ou plutôt une question qui doit l’amener à présenter le résultat de son enquête. L’outil est alors au service d’apprentissages notionnels autres. Pour qu’il en soit ainsi, il faut que l’élève apprenne les règles de fonctionnement d’un tel outil (qui peut constituer le support de restitution-diffusion).

L’enseignant peut aussi  se centrer sur telle ou telle phase (en prenant en charge les autres phases), et faire en sorte que l’outil permette d’asseoir la culture numérique des élèves (l’ancrage dans un projet de recherche réel est bien sur préférable)

Construire le jeu :

On le voit, l’usage de scoop.it ne peut être « une fin en soi », car sinon, le risque est fort d’un usage massif de la fonction « rescoop » à l’identique. Voyons donc, les apprentissages qui peuvent être recherchés à chaque phase, prise séparément ou articulée avec les autres.

–          Se centrer sur la phase 1 : Définir, identifier. Un travail très utile peut consister à choisir l’outil le plus adapté au projet qui doit donc être précisé. Il existe beaucoup d’outils de curation. Paper.li (http://paper.li/ghister) est l’un de cela. Ensuite, il s’agit de bien circonscrire son sujet de  veille. L’observation de Scoop.it tentaculaires peut illustrer le risque de « submersion ».

–          Se centrer sur la phase 2/ Agréger, filtrer, vérifier. Le professeur peut décider du choix de la plateforme de travail et même de la thématique pour que l’attention soit centrée sur le « sourcing », le choix de sources adéquates. L’élève peut, à partir d’exemples concrets, percevoir la nécessaire articulation entre opérations automatiques et manuelles et apprendre l’art du filtrage, qui repose sur une confiance qui est chaque fois à interroger. Une première question se pose. Où se fait l’agrégation ? Sur Scoop.it ou ailleurs, en amont (Netvibes) par exemple ? Cette solution peut amener à diminuer la tentation de publier d’abord, et de ré-éditorialiser ensuite (si on en trouve le temps).

–          Se centrer sur la phase 3/ Editorialiser, publier. Des questions essentielles se posent ici. Quel contenu mettre en ligne et pour qui ? S’agit-il d’un contenu nouveau ? Qu’est-ce qu’apporte une nouvelle publication ?

–          Se centrer sur la phase 4/ Partager, diffuser. La question du lien avec les réseaux sociaux doit ici être abordée. Elle peut s’articuler avec une réflexion sur l’éco-système informationnel.

–          Se centrer sur la phase 5/ Gérer, suivre, améliorer. Cet aspect de « pilotage » peut se suffire à lui-même car il permet de saisir l’équilibre entre suggestions, production de contenus originaux… Partage automatique ou volontaire (manuel).

Les déterminations du jeu :

Tout ce travail se justifie par les changements qu’ils peuvent permettre concernant le rapport à l’information. De plus, cet instrument permet de donner une traduction tangible d’une caractéristique fondamentale du numérique que souligne Bruno Bachimont (le passage d’un support à une autre).
Les questions juridiques peuvent ainsi être abordées in situ : captation du trafic, dissémination de contenus sur lequel le curateur n’a pas de droits…)