Cultures numériques
dans l’enseignement

5. La sécurité (le cours)


5.1.5. La protection des élèves

I. Adopter une attitude responsable

Les établissements scolaires sont tenus (loi 2005 dite Darcos) de filtrer l’accès à internet qu’ils proposent aux élèves. Cela passe par des mesures centralisées au niveau des académies pour le second degré (des listes noires mises à jour quotidiennement sont fournis aux systèmes d’informations) et par des mesures prises par les mairies (souvent des logiciels de « contrôle parental’ » sont utilisés) dans le premier degré. Ces systèmes ne sont bien sûr pas infaillibles et mènent inévitablement à des situations comme celle-ci : http://www.rennes.maville.com/actu/actudet_-Les-ecoliers-surfent-sur-des-sites-pornos_-1659149_actu.Htm

Au passage, l’utilisation des tablettes personnelles des élèves à l’école met en question le respect de cette obligation légale.

L’éducation aux risques d’Internet doit donc être plutôt basée sur l’adoption d’une attitude responsable. C’est la 2ème compétence du B2i école, depuis fin 2011 : http://eduscol.education.fr/numerique/textes/reglementaires/competences/b2i/ecole

De nombreux documents attractifs peuvent aider l’enseignant dans ce travail :

l’école primaire ou au collègepar exemple.

Dans la gestion de ses données sensibles, le Ministère se doit d’être exemplaire. Le système « base élèves premier degré » a, à  ses débuts essuyé quelques critiques de la part d’enseignants ou de collectifs de parents. Il fonctionne maintenant depuis 2009 : http://www.education.gouv.fr/cid24413/base-eleves-premier-degre.html

Les efforts faits dans le domaine de la prévention ne sont pas toujours bien accueillis, même s’ils proviennent d’organismes officiels. Le billet suivant l’illustre : http://www.framablog.org/index.php/post/2013/06/10/hadopi-education et permet de montrer que la loi Hadopi, qui nous avons évoquée ici, s’est transformée, mais n’a pas disparu.

II. Addictions

Les jeunes ne sont pas les seuls à succomber à une dépendance devant les technologies. Les adultes ne sont pas en reste. Il est cependant de notre devoir de repérer ces usages abusifs. Une étude internationale menée sur 12 000 étudiants et publiée en 2012 montrait que 5% des garçons et 4% des filles avaient un « usage pathologique » d’Internet. Cette pathologie peu toucher les jeux vidéos, les jeux d’argent, les cyber-rencontres ou conversations…

Pris dans la toile

Pris dans la toile !  Source : Pixabay

Pour aller plus loin :

des tests : 123,  des projets, mais aussi, des incitations à la déconnexion régulière. Elle peut être vue comme un moyen de sevrage nécessaire. Les industries des médias s’emploient à propager cette dépendance. l’exemple des forfaits « SMS illimités »  en est un exemple éloquent. D’ailleurs, un sondage réalisé début 2013 auprès de 1000 personnes par l’IFOP indique que 42% des personnes interrogées  se considèrent comme dépendante de leur portable dont 9% gravement. Les adolescents ne sont donc pas seuls en cause.

III. Cyber harcèlement

Le phénomène du « souffre-douleur » a toujours existé dans l’enceinte des établissements scolaires. Cependant avec la généralisation d’Internet et l’usage massif des réseaux sociaux, il a changé de nature (définition) et devient un phénomène mondial. En France, 5 à 6% des jeunes de 11 à 16 ans sont victimes de cyber harcèlement à répétition. Ce phénomène massif prolonge souvent le harcèlement classique.

cyberharcelement

La bagarre physique se transforme en attaque sur les réseaux sociaux. Le jeune se retrouve démuni et bien seul. Il est trahi par son univers familier (Facebook).

La distance et l’anonymat (usage de pseudos) déresponsabilisent ceux qui participent à cette entreprise de cyber harcèlement.

Les ressources ne manquent pas entre le Site ressource « Éducation nationale », des campagne choc  avec conseils et un guide pratique.

Les enseignants doivent aussi faire connaître le numéro Net Ecoute : 0800 200 200 aux élèves.

Une conférence a eu lieu en 2012 et a permis de rendre publique les résultats d’une recherche internationale (COST) : on a pu y découvrir les projets pilotes qui visent, sur le long terme à développer l’empathie et la cyberamabilité.

Pour aller plus loin : un article de recherche de Florence Quinche : Cyber harcèlement. Jeunes et violences « virtuelles ». publié dans le premier numéro de la revue Jeunes et médias, les cahiers francophones de l’éducation aux médias. (2011, p.0143-154). Il est accompagné d’une bibliographie  et d’une liste de site d’information et de prévention sur le sujet

IV. L’inconscience de la jeunesse

«Aujourd’hui, la jeune génération utilise Internet de façon instinctive sans toujours comprendre les risques que cela peut entraîner, et elle n’est pas la seule. De manière générale, nous constatons un manque de connaissance et d’éducation aux risques internet qui explique en partie la prolifération des menaces et leur efficacité » conclut le commanditaire d’une récente étude (RSA/IFOP,  2013), menée dans le cadre d’une campagne d’éducation « Internet, les autres et moi » Elle interroge et compare les perceptions et usages en ligne des enfants (11-17 ans) et des parents. Elle confirme les données des études antérieures. Par exemple, 86% des ados savent que tenir des propos à caractère raciste ou homophobe est interdit par la loi et 88% savent que publier des images d’autrui sans autorisation est interdit. En revanche, ils sont peu nombreux à savoir que dire du mal de quelqu’un (7%), regarder du contenu pornographique (18%) ou donner les coordonnées de ses proches est interdit (12%).

Les résultats révèlent donc un déficit d’information important concernant la protection des données personnelles. Ils font aussi apparaître des incohérences entre les déclarations des parents et des enfants sur leurs données personnelles, les achats par internet et leur géolocalisation. La solution semble donc être de sensibiliser à la fois les enfants et leurs parents. Mais de nombreux jeunes tiennent à leur indépendance sur les réseaux sociaux. Une signalétique cohérente serait aussi sans doute de nature à limiter les risques, dans la mesure où elle serait cohérente entre l’audiovisuel et Internet. Le Conseil Supérieur de l’audiovisuel y songe. En effet, si aujourd’hui ce sont les contenus audiovisuels qui sont souvent regardés su l’ordinateur, demain, ce seront les contenus du net qui seront au cœur de la TV connectée. Or, les niveaux de protection sont pour le moment hétérogènes.

13 ans sur faebook

Pourtant, ce système  de « limite d’âge » est critiqué par de nombreux chercheurs comme Danah Boyd, aux Etats-unis. Ces derniers mettent en cause le fait de mettre l’accent sur les dangers d’Internet. Le ssystème mis en vigueur (COPPA : Children Online privcy protection Act) a été mis en place avant la « montée » en puissance  des réseaux sociaux.  Elle partait d’une bonne intention mais s’avère maintenant inadaptée et contreproductive. Elle ne facilite pas  la compréhension de ce que sont les réseaux sociaux et les nouvelles formes de socilaité.
Cet article  donne des éléments sur l’âge réel des utilisateurs de Facebook. La moyenne d’âge d’accès est aux US de 12 ans et 76% de ces jeunes ce sont inscrits avec l’aide de leurs parents ! (38% des 9-12 ans utilisent Facebook en Europe : chiffres de 2011).

Il faudrait donc trouver des solutions plus « éducatives » qu’une interdiction et se soucier plus de limiter l’utilisation qui est faite des données recueillies.

 



La compétence générique de ce cours est la A.3 Responsabilité professionnelle dans le cadre du système éducatif .

Cependant, les 4 compétences spécifiques sont concernées par ce cours :

A.3.1. S’exprimer et communiquer en s’adaptant aux différents destinataires et espaces de diffusion (institutionnel, public, privé, interne, externe…).

A.3.2. Prendre en compte les enjeux et respecter les règles concernant notamment : – la recherche et les critères de contrôle de validité des informations ; – la sécurité informatique ; – le filtrage internet.



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